L’Islande est une destination dont nous avions énormément entendu parler, en bien comme en moins bien. Entre fascination et réserves, nous avions décidé de vérifier par nous-mêmes ce que cette île volcanique avait à offrir.
Le verdict? Tout ce que nous avions entendu s’est révélé exact:
- La vie est effectivement extrêmement chère, particulièrement la restauration et l’hébergement
- Certains sites touristiques, les plus faciles d’accès depuis Reykjavik, sont assaillis par les cars de touristes
- Mais surtout: les paysages sont à couper le souffle et d’une diversité incroyable, justifiant amplement le voyage
- Le temps change avec une rapidité déconcertante, passant d’un soleil intense à de la grêle ou des pluies torrentielles en quelques minutes, nous offrant en contrepartie des arcs-en-ciel spectaculaires comme jamais nous n’en avions vu.
Nous prenons donc l’avion depuis Paris, direction Reykjavik, la capitale islandaise
Sur les routes islandaises
À peine avons-nous atterri à l’aéroport de Keflavik (l’aéroport international islandais, situé à 30 minutes de Reykjavik) que nous récupérons notre 4x4, un Dacia Duster, à l’agence de location Lagoon Car Rental.
Nous sommes passés par le site Guide to Iceland qui compare la majorité des compagnies de location locales. Les prix varient peu entre les différentes agences. Nous avons opté pour le Duster, qui est le 4x4 le plus abordable disponible. Assurances comprises, la location pour dix jours nous est revenue à environ 1000€.
Le 4x4 est véritablement indispensable pour explorer l’Islande. On passe de nombreux kilomètres sur des pistes de graviers et de cailloux, et il faut même parfois traverser des gués (des rivières peu profondes) en voiture. Nous vous invitons à faire un tour sur Youtube pour vous rendre compte de ce que cela représente concrètement.
Attention au moment de la location, vérifiez bien que votre 4x4 est assuré pour s’aventurer sur les F-roads, ces pistes à l’intérieur des terres exclusivement réservées aux véhicules 4 roues motrices.
Blue Lagoon
Les clés de notre 4x4 en poche, nous partons directement nous relaxer dans les bains chauds du célèbre Blue Lagoon. L’endroit est bondé de monde, mais nous passons tout de même un excellent moment, profitant même du masque de boue réputé purifiant.
Contrairement à beaucoup d’endroits en Islande, cette station thermale n’est pas totalement naturelle: elle est alimentée par l’eau de la centrale géothermique voisine. L’eau qui sort de la centrale est riche en silicate et en algues, ce qui lui confère sa couleur bleue laiteuse caractéristique et ses propriétés bénéfiques pour la peau.
Le site comporte plusieurs bassins dont la température varie de 30 à 40°C, et même un bar accessible sans sortir de l’eau - une expérience plutôt unique! L’entrée est assez chère (environ 70€ par personne), mais elle inclut une boisson et un masque de boue.
Reykjavik
Notre deuxième journée en Islande est consacrée à la visite de la ville de Reykjavik. Nous montons au sommet de l’église Hallgrimskirja, qui nous offre une vue panoramique sur la ville, puis partons nous balader dans les rues de la ville.
Le Cercle d’Or
Après cette première expérience relaxante, départ pour le célèbre Cercle d’Or avec les trois sites les plus visités d’Islande: Þingvellir (ou Thingvellir), Geysir et Gulfoss.
Ces lieux figurent dans toutes les excursions organisées en Islande, notamment grâce à leur proximité avec Reykjavik. En se hâtant un peu, il est possible de visiter les trois sur la journée, avec départ et retour depuis la capitale - c’est ce que proposent de nombreuses agences touristiques.
Le revers de la médaille? Ces sites sont effectivement bondés de monde, rendant difficile de prendre une photo sans touristes dans le cadre. Nous vous conseillons d’arriver tôt le matin ou en fin de journée pour éviter les cars de touristes.
- Þingvellir est un lieu historique. Site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, c’était le lieu de rassemblement de l’un des plus vieux parlements au monde (autour de l’an 1000). Peu de traces subsistent de cette histoire. Mais Þingvellir est également spécial pour sa situation géographique. C’est ici que se séparent les plaques des continents américains et européens, on peut donc y observer de nombreuses failles et cascades.
- Geysir, qui a donné son nom au phénomène des Geysers, regroupe un ensemble de bassins et geysers. Sur ce site, on peut observer le geyser Strokkur qui entre en éruption toutes les 10 minutes environ et propulse une colonne d’eau jusqu’à 20m de haut. Nous sommes restés un moment à contempler ce spectacle naturel…et à capturer des photos du phénomène.
- La Chute de Gulfoss : deux chutes d’eau successives surmontées d’un arc-en-ciel permanent quand le soleil se montre
Landmannalaugar
Pour échapper aux circuits touristiques classiques, nous avons choisi de prolonger le voyage dans le cœur sauvage de l’Islande, en empruntant des sentiers beaucoup plus difficiles d’accès. Nous roulons pendant quelques heures sur la route principale puis sur des chemins de cailloux chaotiques pour nous retrouver au milieu des montagnes islandaises, dans la région spectaculaire du Landmannalaugar.
Nous nous garons sur le parking avant la traversée d’un gué qui semble un peu trop risqué pour notre petit 4x4. Ce n’est pas grave, nous terminerons à pied.
Déjà depuis le parking, les montagnes multicolores du Landmannalaugar sont impressionnantes, arborant des teintes de rouge, d’orange, de vert et de noir créées par les différents minéraux volcaniques.
Nous y ferons deux randonnées: la première, d’environ 2h, fait une boucle autour du champ de lave de Laugahraun (c’est la plus fréquentée de la région). Le lendemain, nous attaquons la randonnée Blahnukur, plus exigeante, qui nous prend plus de 4h à cause du temps pluvieux et venteux, et d’une descente plutôt glissante. Pour cette dernière randonnée, nous sommes complètement seuls au milieu de nulle part, une expérience à la fois intimidante et exaltante. Les randonnées détaillées sur cette carte
Les vues sont absolument spectaculaires, mais il faut prévoir de bien se couvrir car il fait très froid et humide, même début septembre.
Nous avons passé la nuit en dortoir dans le refuge, une trentaine de sacs de couchage alignés et bien serrés mais au moins nous étions au chaud vu la pluie et le vent qui a soufflé toute la nuit. Il faut réserver assez longtemps à l’avance pour être certain d’avoir de la place.
South Coast
Après cette étape vraiment inoubliable dans les hautes terres, nous redescendons vers la côte sud pour admirer les chutes d’eau spectaculaires et les glaciers les plus célèbres d’Islande.
Nous devions initialement nous rendre 2 jours sur les îles Vestmann (Vestmannaeyjar), en prenant le ferry depuis Landeyjahöfn. Malheureusement, la météo capricieuse en a décidé autrement: nous avons été prévenus la veille que les conditions (le fameux vent islandais qui peut être redoutable) ne permettaient pas la traversée en toute sécurité, et que tous les ferrys étaient annulés.
Pas de regret cependant: ces quelques jours imprévus nous permettront de pousser notre exploration plus loin, jusqu’aux fjords sauvages de l’est que nous n’avions pas initialement prévus.
Nous rejoignons donc la ville de Vik en faisant plusieurs arrêts spectaculaires. D’abord les chutes de Seljalandsfoss, unique car on peut passer derrière le rideau d’eau, puis Skógafoss, une cascade massive et puissante de 60 mètres de haut. Nous tentons ensuite une balade à pied jusqu’au glacier Sólheimajökull, mais la grêle se met à tomber dru et nous force à rebrousser chemin.
Nous terminons cette journée bien remplie par les impressionnantes falaises de Dyrhólaey et la célèbre plage de sable noir Reynisfjara Beach, avec ses colonnes de basalte et ses vagues rugissantes de l’Atlantique Nord.
Þakgil
Le lendemain, à la sortie de Vik, nous empruntons un peu au hasard une route sur la gauche qui semble remonter vers les montagnes et indique la direction du camping Þakgil. Cet endroit est situé entre les glaciers Mýrdalsjökull and Mýrdalssandur et plusieurs scènes de Games of thrones y auraient été tournées.
Ce qui nous a émerveillés, ce sont les couleurs et les paysages qui évoluent le long de la route (ou plutôt du sentier qui devient de plus en plus accidenté). Plusieurs randonnées (assez longues) prennent leur départ au niveau du camping.
Nous rebroussons chemins et continuons la route vers Hof puis Hofn afin d’atteindre la région des Fjords de l’Est. Un joli arc-en-ciel nous accompagne entre soleil et pluie.
Hofn est réputée pour ses langoustines (ça se dit Humar en Islandais mais ce n’est pas du homard!!), nous allons manger au Humarhöfnin. Délicieux mais un peu cher…
Les Fjords de l’Est
Nous avons de la chance: le soleil est enfin au rendez-vous pour la route spectaculaire des Fjords de l’Est. Nous longeons successivement les fjords profonds de Berufjörður, Fáskrúðsfjörður et Reyðarfjörður, chacun offrant des paysages grandioses entre montagnes abruptes et eaux calmes.
Notre objectif est d’atteindre le bout du fjord Mjoifjordur pour passer la nuit dans un petit chalet isolé. Il reste environ 30 km à parcourir sur un sentier de cailloux et de graviers, de plus en plus difficile.
À peine engagés sur ce sentier, nous crevons! Le mythe était donc vrai: il est quasiment impossible de voyager en Islande sans crever au moins un pneu! Et bien sûr, cela nous arrive au bord d’un sentier, au milieu de nulle part, où les voitures se font de plus en plus rares.
Nous changeons le pneu tant bien que mal, un peu stressés par la situation. Mais une fois repartis, la vue spectaculaire sur le fjord nous aide à oublier cette mésaventure.
Le Glacier de Jökulsárlón
Nous avons prévu une journée de route pour rentrer du côté de Hof afin de profiter quelques jours pour faire une excursion en zodiac sur le lac glaciaire Jökulsárlón au milieu des icebergs et faire une randonnée dans le parc national Skaftafell.
Pour ces deux jours, nous logeons au Fosshotel Glacier Lagoon où nous recommandons le restaurant gastronomique. Cette fois, on sait pourquoi les tarifs sont élevés, la cuisine est exceptionnelle.
Retour vers Reykjavik
Sur la route du retour vers Reykjavik, nous faisons une halte pour voir la cascade de Svartifoss, célèbre pour ses orgues basaltiques qui l’encadrent comme un rideau de pierre noir.
Nous nous arrêtons également au Solheimasandur Plane Wreck, l’épave d’un avion américain échoué sur la plage en 1973. Si l’on pouvait auparavant s’en approcher en 4x4, le passage est désormais interdit pour protéger le site. On doit se garer dans un parking au niveau de la route principale.
Le chemin jusqu’à l’épave est long (7 km aller-retour), totalement plat et inintéressant, sur du sable noir volcanique à perte de vue. Le sentier est bondé de monde, pour au final ne passer que quelques minutes sur place pour prendre des photos de la carcasse rouillée. Honnêtement, ça ne vaut pas forcément le détour, sauf si vous êtes fan de photographie ou de sites insolites.
La fin du voyage se termine par Reykjavik où nous passons une journée pour acheter quelques souvenirs avant de reprendre l’avion du retour.