Cette fois, c’est sans Julien que je pars pour un grand weekend entre copines à Porto. Merci à Delphine pour les photos car c’est elle qui a fait la photographe pour le weekend.
Une ville adossée à la falaise
Dès nos premiers pas à Porto, le caractère unique de la ville se révèle : nous déambulons dans des ruelles qui montent, descendent, puis remontent sans cesse. Sur les rives du Douro, la cité semble littéralement accrochée aux flancs escarpés du fleuve.
Nous arrivons du côté du quartier de la Ribeira, joyau classé au patrimoine mondial de l’Unesco. En levant les yeux vers la rive opposée, le spectacle nous captive : les enseignes lumineuses des caves à porto scintillent tandis que l’imposant pont Dom Luis domine majestueusement le paysage. Ce pont métallique à deux étages relie les parties basses et hautes des deux rives. Son niveau supérieur, réservé aux piétons et au tramway, offre l’un des panoramas les plus spectaculaires de la ville.
Attention toutefois : gravir à pied la pente du bas du pont jusqu’en haut met les mollets à rude épreuve. Pour profiter pleinement de Porto sans s’épuiser, mieux vaut optimiser ses déplacements en anticipant les dénivelés… ou s’équiper de bonnes chaussures de randonnée.
Spécialités portugaises
Après avoir arpenté les ruelles escarpées de la ville, il est temps de découvrir les saveurs locales. La première spécialité que nous testons est la Francesinha, emblème de la gastronomie portuane. Ce sandwich généreux, sorte de croque-monsieur XXL, empile plusieurs tranches de viande et de saucisses avant d’être noyé sous une cascade de fromage fondu. Le plat est indéniablement copieux, même si la finesse n’est pas son atout principal.
Impossible de séjourner à Porto sans goûter la morue ou bacalhau, véritable institution culinaire portugaise. Elle se décline sous toutes les formes : en plat principal, en beignets, en galettes… on la trouve partout.
Près de la Tour du Clergé, nous découvrons une petite boutique spécialisée qui ne propose qu’un seul produit : le Pastel de bacalhau. Ce beignet de morue croustillant et généreusement fourré au fromage de chèvre se révèle absolument délicieux. Accompagné d’un verre de porto blanc frais, c’est le goûter parfait après une longue marche.
Une librairie étonnante
Le lendemain matin, réveil relativement matinal pour nous rendre à la Livraria Lello, l’une des plus belles librairies du monde. L’entrée ne ressemble en rien à celle d’une librairie ordinaire : il faut d’abord faire la queue devant une roulotte pour acheter son billet à 5 euros, puis patienter à nouveau devant l’entrée pour franchir le contrôle de sécurité.
La foule s’agglutine, les gens commencent à pousser, les agents de sécurité inspectent minutieusement nos sacs. L’attente peut sembler interminable, mais dès que nous franchissons le seuil, le tumulte s’évanouit.
Nous voilà transportées dans un univers féerique. Le majestueux double escalier central en bois sculpté, les miroirs, les vitraux colorés et les immenses étagères de livres qui grimpent jusqu’au plafond évoquent immédiatement l’univers d’Harry Potter. On se croirait chez Olivander, le célèbre magasin de baguettes magiques du Chemin de Traverse. La légende raconte d’ailleurs que J.K. Rowling, qui a vécu à Porto, se serait inspirée de cette librairie pour créer certaines boutiques de son univers magique. D’ailleurs, nous repérons dans les rayonnages d’anciens rails, des chariots en bois et même une édition de l’authentique Monstrueux Livre des Monstres.
Le tarif d’entrée peut sembler excessif pour une simple librairie, d’autant plus avec une telle affluence. Mais cette somme est en réalité déduite de tout achat effectué sur place - stratégie commerciale astucieuse. Notre arrivée relativement matinale (vers 10 heures) nous permet de photographier l’intérieur en toute tranquillité. Aux heures de pointe, les photos sont interdites pour des raisons de sécurité, notamment dans l’escalier.
Le verdict ? Nous sortons enchantées de cette visite hors du temps, avec une irrésistible envie de relire toute la saga Harry Potter.
Les caves de Porto
Impossible de quitter Porto sans déguster son illustre vin de Porto. Petite précision toutefois : ce nectar ne provient pas de la ville elle-même, où le climat s’avère trop sec, mais de la magnifique vallée du Haut-Douro, classée au patrimoine mondial de l’Unesco.
Le porto se savoure de mille façons : seul à l’apéritif, en cocktail (le Porto Tonic fait fureur), accompagné de tapas, en dessert, voire même dans des plats en sauce. Ici, rien à voir avec le simple porto rouge que nous connaissons en France. La palette des portos est infiniment riche : blancs, rubis, tawny, vintage… certains nous réservent de véritables surprises gustatives.
Le samedi après-midi, une averse soudaine nous pousse à chercher refuge. Quelle meilleure occasion de visiter les fameuses caves qui bordent la rive sud du Douro ? Nous ne sommes manifestement pas les seuls à avoir eu cette idée. Nous réservons finalement le prochain créneau de visite en français à la cave Calem et patientons une petite heure dans un bar des environs.
La visite nous plonge dans l’histoire et les secrets de fabrication de ce vin d’exception. Et, cerise sur le gâteau, elle s’achève par une généreuse dégustation : porto blanc, tawny et millésimé nous permettent d’apprécier toute la diversité de ce breuvage.
Petite leçon œnologique au passage : saviez-vous que le porto n’est absolument pas un vin “cuit” ? C’est un vin naturel dit “muté”. Concrètement, sa fermentation est interrompue par l’ajout d’eau-de-vie, ce qui préserve une partie du sucre naturel du raisin tout en augmentant le degré d’alcool.